Lors de la session parlementaire de février, la majorité bourgeoise du Grand Conseil fribourgeois décidait de renvoyer le projet de Loi sur le Climat à plus tard. Le PLR et le Centre s’alliaient ainsi à l’UDC pour demander au Conseil d’Etat davantage de précisions sur les implications du projet de Loi bis que proposait la commission. Le projet de loi issu d’un nombre important de séances de travail avait pourtant fait l’unanimité de ses membres, UDC compris.

Si l’avant-projet de Loi sur le Climat pouvait être qualifié d’assez bon, les discussions et négociations menées en commission avaient permis de l’améliorer encore : intégration de la sobriété, renforcement du suivi des effets des mesures du Plan Climat, importance de la préservation de la biodiversité et surtout mise sur pieds d’un fonds pour le climat.

Si les député-e-s bourgeois-es ont utilisé l’excuse de la création d’un nouveau fonds pour justifier leur demande de renvois, les arguments servis lors des débats ne cachaient pas le déni de l’urgence climatique et le climatosceptisme. Pour des raisons électoralistes d’alliance, le PLR et le Centre se vautrent dans leurs grandes promesses de protection pour le climat et refusent le simple fait de débattre du projet de loi. Les votes en plénum le montrent une fois de plus, seule la gauche se soucient des grands enjeux de notre temps.

Les réponses à l’un des enjeux les plus importants de notre époque justifie pourtant bien que le canton de Fribourg se dote d’une loi spécifique. Il n’est aujourd’hui plus possible de prétendre que le réchauffement climatique est un scénario statistique abstrait. Les changements climatiques se rappellent en effet à nous quotidiennement et les effets sont désormais bien palpables. En Suisse, il s’agit par exemple des précipitations intenses de l’été 2021, de la sécheresse de l’été passé, des canicules de plus en plus fréquentes et intenses ou encore de cet hiver particulièrement doux. Au-delà de nos frontières, des pays bien moins responsables des fortes concentrations en CO2 actuellement dans l’atmosphère sont touchés bien plus durement par les effets du dérèglement climatique, à l’instar du Pakistan et des inondations dévastatrices de 2022.

Notre planète est malade de nos excès, notamment de notre consommation débridée d’énergies fossiles. Notre société doit donc suivre un régime zéro carbone. Lorsque le projet de loi sur le climat sera de retour, le Groupe des VERT-E-S et allié-e-s se battra non seulement pour que la loi soit acceptée, mais également pour qu’elle ne soit pas affaibli par les ennemis de la protection du climat et des générations futures.

Alexandre Berset

Député VERT-E-S et allié-e-s, Lentigny (Sarine-Campagne)