Nous soutenons le financement suisse à l’UNRWA !
Communiqué commun du Collectif anticapitaliste Fribourg, Solidarité Fribourg Palestine, Grève féministe, Parti socialiste fribourgeois et des VERT-E-S Fribourg :
Le 18 mars, le Conseil des Etats se prononcera sur trois motions attaquant le financement helvétique à l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Supprimer ce financement équivaudrait à appuyer le nettoyage ethnique visant la population palestinienne à Gaza et violerait le droit humanitaire dont la Suisse est dépositaire. Plusieurs collectifs et partis fribourgeois rappellent leur opposition à ces trois motions et attendent un signal clair du Conseil des Etats, y compris de ses élues fribourgeoises.
Plus de 48 000 mort·es – un nombre sous-estimé de 40% selon la revue scientifique The Lancet –, plus de 111’000 blessé·es, 10’000 disparu·es, 1,9 million de déplacé·es internes, 91% de la populationmenacée d’insécurité alimentaire aigüe; 1 million d’enfants traumatisé·es, ayant besoin de suivi psychiatrique ou psycho-social. C’est, en date du 18 février, le bilan terrifiant de l’agression militaire israélienne lancée contre Gaza, selon l’Office des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA). Une intervention désormais qualifiée de génocide par des organisations de défense des droits humains et d’aide humanitaire qui font référence dans le monde entier comme Amnesty International, Human Rights Watch et Médecins sans frontières.
La récente trêve donne enfin un répit à 2,1 millions de Gazoui·es traumatisé·es. Les besoins immédiats de la population sont titanesques. Or aujourd’hui, une seule organisation est en mesure d’y apporter un début de réponse. Il s’agit de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Cette organisation est totalement «irremplaçable», comme l’a confirmé le Conseil fédéral. C’est elle qui achemine l’ensemble de l’aide humanitaire fournie par l’ONU à Gaza; c’est elle qui garantit la majeure partie des soins de santé à la population, organise le système éducatif et les services essentiels en matière de protection sociale.
Pourtant, l’existence de l’UNRWA est aujourd’hui menacée: l’Etat d’Israël interdit les activités de l’agence sur son sol depuis la fin janvier.
C’est dans ce contexte que le Conseil des Etats discutera, le 18 mars de trois motions attaquant la contribution versée par la Suisse à l’agence onusienne. L’une d’entre elles propose la suppression pure et simple de cette contribution. Le 17 février, la commission de politique extérieure du Conseil des Etats s’est prononcée, à une voix près (celle de son président), en faveur de cette suppression.
La décision que prendront les conseiller·ères aux Etats revêtira importance historique. Pour la survie du peuple palestinien, mais aussi pour la position de la Suisse, dépositaire des Conventions de Genève, sur la scène internationale. Des juristes du Département fédéral des affaires extérieures (DFAE) ont ainsi estimé, dans une note parue au mois de février, qu’une décision de la Suisse visant à couper les vivres de cet organisme pourrait être considérée comme une «violation potentielle de ses obligations en matière de prévention et donc une violation de la convention sur le génocide».
Les élu·es fédéraux·ales qui voteront en faveur de la suppression du financement de l’UNRWA soutiendront de fait l’entreprise génocidaire menée par le gouvernement de Benjamin Netanyahou – actuellement sous le coup d’un mandat d’arrêt lancé par la Cour pénale internationale. Ils fouleront par la même occasion aux pieds le droit international humanitaire dont la Suisse est dépositaire. Celles et ceux qui voteront pour le maintien du soutien à l’UNRWA prendront la seule position compatible avec le droit humanitaire et le minimum d’humanité.
A la veille de ce vote historique, les partis et collectifs fribourgeois suivants manifestent leur attachement à la contribution helvétique à l’UNRWA et attendent un signal clair dans ce sens du Conseil des Etats, ses deux élues fribourgeoises comporises, lors de sa session de mars.